dimanche 31 janvier 2010

Gaston Chaissac, musée de Grenoble


Gaston Chaissac est né en 1910 à Avallon. Il est décédé en 1964. Après la galerie du jeu de paume il y a une dizaine d'années c'est au tour du musée de Grenoble de lui consacrer une grande rétrospective. Considéré comme l'un des plus célèbres artistes de l'art brut, il fut mis de côté à la fin de sa vie, Jean Dubuffet, le fondateur du mouvement, le trouvait trop au fait de la vie parisienne et de son actualité artistique.
Le musée de Grenoble présente de nombreuses oeuvres de l'artiste, de petits dessins rapidement esquissés à l'encre sur du papier kraft mais aussi de belles sculptures très colorées, les oeuvres les plus intéressantes étant issues de la collection du musée de l'abbaye saint croix aux Sables d'Olonne. (La veuve de l'artiste fit une belle donation à la ville.)
La représentation humaine semble au coeur de sa pratique artistique, en deux ou en trois dimensions.
L'oeuvre la plus surprenante de l'exposition: un balai rendu anthropomorphe par les coups de pinceau de l'artiste.
Initiative originale de la part du musée: la dernière salle est réservée à l'exposition des oeuvres réalisées par les élèves qui ont participé à des ateliers durant toute la durée de l'exposition.

mercredi 27 janvier 2010

Gainsbourg, de Joan Sfar

J'ai vraiment aimé Gainsbourg.
L'acteur, Eric Elmosnino, est très crédible (on dirait Gainsbourg tout craché, c'est presque déstabilisant) et le film est traité de manière vraiment originale. Même la prestation de Casta en Bardot est tout à fait honorable.... Et pourtant!

On ressent constamment le côté artiste visuel du réalisateur Joan Sfar, sa folie aussi: le chat noir de Juliette Greco qui parle, la gueule de Gainsbourg qui le suit partout... l'intro bande dessinée.

Le film est rythmé par les différentes rencontres amoureuses de Serge Gainsbourg, qui se succèdent à un rythme effréné, révélant des actrices plus crédibles et plus belles les unes que les autres : Juliette Greco, Brigitte Bardot, Bambou (Mylène Demongeot, Anna Mouglalis, Laetitia Casta...)
Seule exception: l'actrice qui joue France Gall, Sara Forestier (l'esquive), est plus que ridicule! elle n'a rien de la chanteuse et c'est une mauvaise caricature. C'est à se demander si elle a même pris 5 minutes pour regarder un clip de France Gall au même âge sur youtube... Sa prestation est à hurler (elle, doit en pleurer..)!
Et dire qu'elle a été un temps pressentie pour jouer Brigitte Bardot! Heureusement que Joan Sfar a retrouvé rapidement ses esprits.

Il a finalement dédié son film à une autre femme, Lucy, Lucy Gordon, la jeune actrice anglaise qui interprète Jane Birkin. Elle s'est suicidée cet été. En pleine gloire.

mardi 19 janvier 2010

conte d'hiver d'Eric Rohmer, 1992



Félicie a rencontré le grand amour en Bretagne,mais en rentrant à Paris lui a donné une fausse adresse... enceinte, elle décide de garder l'enfant et cinq plus tard croit encore pouvoir le retrouver. Sa persévérance et son dédain des autres hommes finiront par payer.

L'héroïne est parfois un peu énervante mais a le mérite de "parler vrai", contrairement à de nombreux personnages de Rohmer aux dialogues très littéraires.

Soulages, centre Georges Pompidou, Paris


Impossible de passer à Paris sans visiter l'exposition Soulages! (ex compatriote ruthénois...) le célèbre octogénaire présente ici peu d'oeuvres de jeunesse. La plupart des oeuvres présentées correspondent à la définition des "outrenoirs."
La scénographie est belle: comme dans les salles Soulages du musée Fabre, les tableaux sont présentés sur les murs mais aussi suspendus au milieu de la salle. C'est la confrontation des tableaux qui fait la richesse et l'intérêt de cette démontration qui prouve que le noir n'est décidément pas une couleur comme les autres.

Soulages : « Le noir est antérieur à la lumière. Avant la lumière, le monde et les choses étaient dans la plus totale obscurité. Avec la lumière sont nées les couleurs. Le noir leur est antérieur. Antérieur aussi pour chacun de nous, avant de naître, "avant d'avoir vu le jour". Ces notions d'origine sont profondément enfouies en nous. Est-ce pour ces raisons que le noir nous atteint si puissamment ? […] J'aime l'autorité du noir, sa gravité, son évidence, sa radicalité. Son puissant pouvoir de contraste donne une présence intense à toutes les couleurs et lorsqu'il illumine les plus obscures, il leur confère une grandeur sombre."

lundi 18 janvier 2010

Art Nouveau Revival, musée d'Orsay, Paris


Une exposition au sujet intéressant: montrer comment l'art nouveau influença la création et le quotidien des sixties (notamment) mais qui souffre de l'éxiguîté de ses salles d'exposition. Espérons qu'après les travaux de rénovation du musée, des salles d'exposition plus adaptées seront reservées aux manifestations temporaires du musée.

James Ensor, musée d'Orsay, Paris



Le musée d'Orsay organise la première rétrospective consacrée au peintre d'Ostende depuis 20 ans. Ensor, qui fut un temps rattaché au mouvement impressionniste, impose son univers carnavalesque, avec des compositions aux coloris très vifs où masques et crânes sont omniprésents. Une exposition qui comblera tous les amateurs de vanités et de masques de commedia dell'arte comme moi.

dimanche 17 janvier 2010

Fellini, au musée du jeu de paume, Paris


Comment oublier la plantureuse Anita Ekberg se trémoussant dans la fontaine de Trévi à Rome, sous le regard subjugué de Marcello Mastroianni dans le film la dolce vita?
L'exposition revient sur les différents films du réalisateur romain à travers des extraits, des affiches originales et des photographies. On découvre aussi des dessins de l'artiste et des scènes coupées.
Lors du tournage du film Satyricon, entre deux prises, un jeune acteur au visage incroyablement beau et féminin se saisit de sa guitare et se met à chanter. Ce moment de grâce est immortalisé par Fellini. Un instante de toute beauté.

Isadora Duncan, au musée Bourdelle, Paris

Isadora Duncan, la danseuse américaine du début du 20e siècle subjugua de sa grâce le monde entier. Parée d'un voile à l'antique et vivant la danse de l'intérieur, elle fut à l'origine de l'invention de la danse moderne et libéra les femmes du carcan de leur époque. (liberté de mouvement, ode au corps, pieds non entravés par des pointes...)
Naturellement, elle fascina également les grands artistes de son temps et notamment les sculpteurs Rodin et Bourdelle.
L'exposition présente de très beaux dessins d'Antoine Bourdelle décortiquant les mouvements au rythme effreiné de la danseuse ainsi que de nombreuses photographies et un film.


Les enfants modèles, musée de l'orangerie, Paris
























Jolie exposition imaginée par le conservateur Emmanuel Bréon, qui ravira petits et grands. Les artistes sont comme tout le monde: ils font des enfants. A la différence du commun des mortels, ces derniers peuvent les immortaliser à travers sculptures, dessins ou autres peintures... Les petits posent parfois longuement pour leurs illustres parents. Maurice Denis (père de douze enfants!), Pablo Picasso, Berthe Morisot, Paul Belmondo, Jean Auguste Renoir, Tamara de Lempicka... Tous ont tiré le portrait ou croqué leur adorable progéniture...

Une exposition tout en couleur à consommer sans modération!

Personnes, exposition Monumenta, Christian Boltanski au Grand Palais, Paris


Troisième édition de Monumenta au Grand Palais.
Après l'américain Richard Serra et l'artiste allemand Anselm Kiefer, c'est au tour du français Christian Boltanski de répondre à la commande de Catherine Grenier : prouver qu'il est "un grand sculpteur" en investissant la merveilleuse et gigantesque nef de verre du Grand Palais.
Dès l'entrée de l'exposition, on retrouve un élément récurrent de son oeuvre, les fameuses boîtes en fer rouillées entassées telles des reliques.
Elles sont placées de manière à créer un gigantesque mur qui empêche le visiteur de voir au-delà.
Un bruit de machine incessant et fort désagréable nous met aussi dans l'ambiance.
Une fois le mur franchi, on découvre une gigantesque grue armée d'une main articulée semblable à celle des fêtes foraines permettant (parfois) d'attraper des peluches.
Ce gigantesque bras armé entasse bruyamment des centaines de milliers de vêtements usagés.
C'est sûr, l'exposition dérange. On n'en sort pas indemne.
Le vêtement évoque le corps, usagé, il innonde nos narines d'une odeur corporelle, il rappelle la mort et notamment les massacres des juifs lors de la déportation. On a forcément encore en tête la terrible vision des chaussures des déportés entassées...

Les Fastes, une exposition de Jean Paul Marcheschi au musée de la Préhistoire de Nemours


























Jean Paul Marcheschi est un artiste né en 1951 en Corse, qui utilise une technique de peinture plus que suprenante.
Dans son atelier, on ne trouve ni pinceaux, ni pots, ni peintures, il les a tous remplacé depuis plus de vingt ans par de la cire, de la suie. Et c'est avec la douce chaleur de la flamme qu'il compose sa cosmogonie avec une incroyable précision sur la surface du papier.

Un travail incroyable, dont les mythes fondateurs constituent la source d'inspiration principale: la terre, l'eau, le cosmos, le ciel sont déclinés sous la forme de gigantesques fresques en noir et blanc.
Un oiseau noir au bord d'un lac, Ouranos et GaÏa...
Son exposition est magnifique, spectaculaire. Son univers hors du commun subjugue et fascine dès l'entrée du musée. Fait nouveau dans sa pratique, l'apparition de la sculpture et de la 3 dimensions. On découvre émerveillé au coeur du jardin de mystérieux corbeaux en cire, un loup noir anthropomorphe et ityphallique...
A l'intérieur du musée, les feuilles de papier d'écolier, les fameuses feuilles A4 perforées qu'utilise l'artiste sont griffonnées, partiellement remplies durant ses nuits d'insomnie puis noircies dans un deuxième temps par la suie.
L'ensemble constitue un mystérieux décor emprunt de poésie et de rêve.

Il est rare de pouvoir assister à un spectacle aussi merveilleux.

lundi 11 janvier 2010

dimanche 10 janvier 2010

Ulysse de Jean-Claude Gallotta par la compagnie Grenade, vu le 11 janvier 2010

La compagnie Grenade est une compagnie aixoise
uniquement
composée d'enfants âgés de 8 à 14 ans. Leur professeur, Josette Baïz, est une ancienne danseuse de Jean-Claude Gallotta. Elle a adapté le célèbre spectacle du Grenoblois à de jeunes interprètes.
Construit sur le thème des voyages d'Ulysse et de la quête de Peneloppe
à travers le monde, l'ensemble
est beau, plein d'entrain et de joie, les danseurs sont tous vêtus de blanc et leur énergie est communicative.
Un agréable moment.

samedi 9 janvier 2010

Persécution de Patrice Chéreau, vu le 7 janvier


un film psychologique intéressant.

Romain Duris, peintre en batiment un peu paumé sort avec Charlotte Gainsbourg (Sonia.) Il l'ignore ou l'adore selon ses humeurs du moment.
Un jour, Jean Hugues Anglade entre dans sa vie. Ce fou prétend l'aimer et l'envahit.
Qui est-il? existe-il vraiment? n'est-il pas un double du héros schizophrène? Chereau distille le doute subtilement...

un peu long et ennuyeux malgré une bande originale très réussie, qui parvient à redonner un peu de rythme au film

Bright Star de Jane Campion, 2009, vu le 6 janvier















Biopic sur la (courte) vie du poète anglais John Keats et joli récit d'une passion amoureuse.
Belles images, belles prestations des acteurs. Cependant, j'ai personnellement eu un peu de mal à imaginer l'interprète principal masculin Ben Wishaw en beau poète ténébreux et romantique... Rôle principal du film le Parfum, il a fortement marqué mon imaginaire et ce personnage de tueur de rousses Jean-Baptiste Grenouille lui colle toujours à la peau...

Barcelone, 12 et 13 novembre





Deux jours à Barcelone. C'est peu, mais avec de l'organisation, c'est fou tout ce qu'on arrive à découvrir!

La priorité de ce séjour était bien-sûr d'orienter la visite de la ville sous le signe de son plus grand architecte : Antoni Gaudi. Cet incroyable visionnaire qui inspira de nombreux artistes que j'admire notamment Niki de Saint Phalle, Jean-Michel Othoniel ne m'a pas déçue. Ses constructions sans angle droit, aux formes rondes et douces, inspirées par la nature sont fabuleuses... Que ce serait-il passé si Gaudi n'avait pas vécu un terrible chagrin amoureux?



J'ai pu découvrir :
La sagrada familia, la casa Battlo, la Pedrera, et bien-sûr le fabuleux parc Güell. Le palais Güell était fermé pour travaux mais j'ai pu en admirer la façade et son aigle de fer forgé remarquable.


La Sagrada familia:









Commencée de son vivant, ce projet de cathédrale est certainement le plus beau du maître. Poursuivi grâce aux dons, les travaux ont déjà bien avancé depuis mon premier voyage barcelonais il y a plus de dix ans. il est intéressant de pouvoir effectuer une visite du chantier, d'assister ainsi à l'édification d'une cathédrale. Cependant, j'émets une réserve quant à la construction de la façade de la passion. Le sculpteur espagnol qui en est l'auteur est l'anti-thèse absolu de Gaudi! ses personnages sont cubistes, carrés, proches du travail d'un Zadkine. Quant on sait que la façade de la nativité réalisée par Gaudi a été créé d'après des moulages... Cette réalisation est contestée et le mérite.











En revanche, à condition de ne pas avoir le vertige, il faut absolument prendre l'ascenseur (malgré la queue) et monter dans les tours! La vue, à plus de 60 mètres de haut est superbe. Et l'escalier qui permet de redescendre, en forme de coquillage est un chef d'oeuvre du genre.








Avatar en 3D, vu le 5 janvier



Encore une fois, James Cameroun nous ébloui et donne au 7ème art une nouvelle dimension.
L'histoire ressemble à Pocahontas, version extra terrestre. Une sorte de conte écolo rigolo.
la planète Pandora offre une espèce de terre idéale, où les êtres vivants semblent tous connectés entre eux et avec la nature. Un eldorado convoité par les méchants humains qui souhaitent faire subir à Pandora le même sort qu'anx indiens d'Amérique.
A voir absolument pour plusieurs bonnes raisons: déjà ne pas avoir l'air idiot puisque tout le monde l'aura vu! Mais aussi parce que ce film le mérite...