vendredi 18 avril 2014

kiss and cry à la Comédie de Valence: par la compagnie nanodanses

Si on m'avait dit en quoi consistait le spectacle, Kiss and Cry, bêtement, je n'y serai sans doute pas allée... Quoi? un spectacle dansé par des... mains?
Programmé dans le cadre de Danse au fil d'avril, celui qui s'attend à de la danse contemporaine ne va pas être déçu.
Kiss and Cry est une création hors norme, une oeuvre totale, un mélange de toutes les disciplines. *
La scène nous laisse découvrir la création en direct d'une sorte de film miniature, on est littéralement tenu en haleine pendant une heure trente par les cinq histoires d'amour de cette dame qui attend désespérément l'être aimé entraperçu treize secondes dans une gare...On est tout à tour ému, amusé, touché, agacé...
Impossible de décrire Kiss and cry sans en déflorer l'essence.
« Kiss & Cry, l'objet scénique le plus original du moment.» Le Monde
Il ne reste qu'une seule chose à faire: foncer découvrir cet ovni par soi même...


Rodolphe Burger, Cantique des Cantiques et hommage à Mahmoud Darwich à Portes Lès Valence

Le projet a démarré pour Burger grâce à Alain Bashung. A l'occasion de son mariage en 2001, ce dernier lui propose de mettre en musique le Cantique des Cantiques. Une mise en miroir est faite quelques années plus tard avec le texte de Darwich "s'envolent les colombes". Associé à la voix chaude et l'hébreu de la chanteuse israélienne Ruth Rosenthal qui déclame le cantique, le poème de Darwich est récité en arabe par Rayess Bek. Se joint à Burger et ses musiciens la sonorité du oud, luth oriental. Une soirée hors des sentiers battus.

samedi 5 avril 2014

Carolyn Carlson: dialogue avec Rothko à Davezieux

La grande, la fabuleuse, l'inénarrable danseuse et chorégraphe Carolyn Carlson programmée en Ardèche? Impossible!
Je n'y ai pas cru au départ... j'ai longtemps imaginé qu'un autre danseur serait à sa place, interpréterait de son mieux l'une de ses chorégraphies... mais non! incroyable, c'est bien elle qui était à Annonay et même à Romans quelques jours auparavant. La pièce intitulée Dialogue avec Rothko est un solo imaginé en duo avec un violoncelliste, le musicien Jean Paul Dessy. Il s'agit pour la danseuse de 70 ans (qui en parait sur scène tout juste 30) de déclarer son amour pour le peintre Mark Rothko (1903-1970). C’est une toile intitulée Black, Red and over Black on Red qui a inspiré Carolyn Carlson et qu’elle s’est efforcée de faire parler dans son ouvrage Dialogue with Rothko dont s’inspire le spectacle.
Lorsque l'une des plus grandes danseuses du 20eme siècle propose un dialogue avec l'un des plus grands peintres du siècle, (l'un de mes plus forts souvenirs d'expositions reste celle du peintre en 1999 au musée d'art moderne de la ville de Paris) le résultat touche au sublime. Et la grande artiste, en toute simplicité, a animé une master class gratuite à Romans et pris le temps de dédicacer son livre à la fin du spectacle. A la sortie les spectateurs éblouis ont pu admirer les photographies de la danseuse présentées dans le hall de l'espace Montgolfier. Mais un mystère reste: pourquoi Carolyn Carlson est elle à Romans, Davezieux, de petites salles un peu perdues? Est-ce le format solo qui effraie les programmateurs? est-ce... son âge?
Raphaël de Gubernatis dans le nouvel obs, propose une réponse:
"Un tel solo mériterait d’être vu dans la France entière. Hélas, bien des programmateurs sont incapables de discerner le médiocre de l’excellent ou de l’exceptionnel, et Carolyn Carlson n’étant plus un objet en vogue dans les milieux de cultureux, il n’a, pour le moment, été programmé que dans peu de théâtres. Alors qu’il est certain qu’il porte de quoi subjuguer les foules."